Salut les adhérent·e·s !
Le SticK vient de s'équiper d'une tripotée d'outils d'occasion, orientés vers la rénovation et le changement des jeux de direction filetés en 1 pouce. Kézako ? Nous vous entendons d'ici vous poser cette question existentielle.
Allez, mettons les mains dans le cambouis ensemble.
Les outils spécialisés direction comprennent la fraise à tube de direction, le chasse-cuvettes et la presse à cuvettes.

Le patient du jour est une vieille randonneuse 700 Motoconfort : la direction présente des points durs chroniques qu'un graissage-réglage n'a pas réussi à éliminer.
La première étape, qui ne présente pas de difficultés, consiste à déposer la potence puis le cône supérieur. La fourche tombe d'elle-même, il suffit de l'attraper au vol.




Le chasse cuvette se compose d'une tige à frapper et d'une extrémité munie de 4 pétales épanouis. On l'introduit à rebrousse-poils de bas en haut. A l'intérieur du tube de direction, les 4 pétales prennent appui sur la cuvette. Quelques coups de marteau et la voilà déposée proprement.




Rebelote avec la cuvette supérieure.


Les cuvettes sont déposées, youpi ! Mais allons nous poser nos belles cuvettes neuves sur un tube de direction faussée ? La réponse est bien évidemment non.
Afin de s'assurer du bon diamètre intérieur du tube et de la bonne assise des cuvettes, on utilise une fraise spéciale, qui, en une seule opération, effectue l'alésage du tube et la rectification des appuis.
La fraise est introduite par une extrémité du tube, et, de l'autre coté, un cône vient centrer parfaitement l'outil en place.




On arrête l'opération lorsque la fraise à rectifier a bien nettoyé le plan supérieur du tube, offrant ainsi une surface d'appui parfaite.


Rebelote sur l'autre face du tube de direction.

les deux extrémités du tube de direction sont maintenant bien parallèles. Le presse-cuvette est un outil qui permet d'enfoncer les cuvettes dans le tube de direction sans contrainte et de manière parfaitement coaxiales.


Le cône de fourche est déposé à l'aide d'un jet en cuivre ou à l'aide d'un outil dédié (le très chic Var DR-10100 ou la plus économique fourche d'éjection Cyclus 2402900).
La repose du nouveau cône se fait à l'identique, en faisant attention à ne pas le mettre de travers. Idéalement, on effectue la mise en place à l'aide d'un tube de 27 mm de diamètre intérieur où à l'aide de l'outil dédié (Var DR-14700).
On ne mentionnera pas la très coûteuse fraise à cône de fourche, qui permet de rectifier l'appui à 26,4 ou 27mm (les 2 standards existent sur les fourches 1" filetées. On a envie de dire : Achtung ! si vous êtes tenté·e d'adapter un jeu moderne sur votre vieux biclou).


Le remontage s'effectue sans soucis à l'inverse du remontage. On observe l'origine du problème : des années de roulage et, sans doute, un roulement un peu serré, ont fini par marquer la cuvette inférieure, qui reçoit la majeure partie des contraintes. Les billes y ont laissé leur empreinte, la cuvette est dite « billée ».
Note : le roulement neuf, avec son inhabituelle cage à aiguilles, est une production de chez Tange Seiki pour l'excellente marque IRC.

Aussi, la dépose de la potence a révélé un début de fissure dans le métal. L'aluminium est un métal qui, contrairement à l'acier, ne possède pas de limite d'endurance, ce qui signifie qu'à terme, toute pièce en alu soumise à des contraintes répétées finira par défaillir.
En usage intensif, le remplacement d'office d'une potence en aluminium est ainsi conseillé tous les 4 ans. Ce type de détail montre l'intérêt d'entretenir et inspecter régulièrement soi-même son vélo.
