Il est question actuellement, dans de nombreuses grandes villes, d'appeler le vélo à jouer un rôle dans la mobilité post-confinement. Le vélo est un moyen simple et économique d'éviter la concentration, notamment dans les transports en commun. Il s'agit aussi d'éviter le recours massif à la voiture individuelle, chère et qui est déjà une source de pollution et de congestion importante de nos villes.
Encore faut il que les infrastructures suivent et soient en mesure, à la fois d'absorber ce nouveau flux de cyclistes, et de permettre la distanciation sociale propre à limiter la contagion.
Un collectif d'associations strasbourgeoises a adressé le 22 avril à l'Eurométropole de Strasbourg une lettre ouverte détaillant des propositions concrètes d'aménagements cyclables temporaires sur l'agglomération.
Cette lettre ouverte vient compléter un appel du CADR dans le même sens, envoyé au Maire de Strasbourg, à l'EMS ainsi qu'aux candidat·e·s à la mairie de Strasbourg.
Quelle déclinaison de cet appel à Koenigshoffen ?
Le collectif a ciblé la Route des Romains et la rue de l'Engelbreit. En tant qu'asso de quartier, la route des Romains retient notre attention à plusieurs titres.

Sur
la portion entre l'avenue du cimetière et l'allée des comtes, les nouveaux aménagements cyclables sur trottoir sont très étroits et, surtout, servent en permanence de stationnement automobile. La situation est particulièrement tendue côté pair entre rue de la charmille et allée des Comtes, ou le stationnement d'une voiture perturbe à la fois piétons, cyclistes et bus. Deux interpellations de la mairie (
le 30 janvier puis le
18 février suite à l'accident d'une adhérente, sans réponse), et une demande à la mairie de quartier (promesse de passage de la police) n'ont pas permis d'améliorer la situation, y compris durant le confinement.
Priorité 1 : Il convient désormais de mettre en place la signalisation et du mobilier urbain permettant de sécuriser une bonne fois pour toutes ces pistes mises en service en septembre 2019.
Sur la portion entre l'allée des comtes et la rue Lothaire, des aménagements enchevêtrés entre cheminements piétons et cyclistes génèrent du conflit d'usage et semblent n'avoir été prévues que pour éliminer les « indésirables » du chemin des automobilistes.


L'association avait, dès le stade de l'enquête publique,
averti sur les conséquences de ce type d'aménagements.
Priorité 2 : à revoir à terme et, dans l'intervalle, une bande cyclable temporaire sur la chaussée est à prévoir : cet aménagement ne peut accueillir davantage de cyclistes sans gêner les piétons, particulièrement nombreux (Lidl, snack, taxiphone, banque).
L'espace cyclable doit être pris sur la voiture, et non pas sur les usagers les plus fragiles. A ce même endroit, en direction de l'ouest,
la synchronisation des feux "voiture" et "piéton-vélo" est extrêmement défavorable aux modes doux. Un souci qu'on peut relever, pensons nous, sur l'intégralité des carrefours mixtes voiture/vélo et
qui rend artificiellement plus attractif les transports polluants.
Au delà de la rue Lothaire, et quasiment jusqu'à Eckbolsheim, la bande cyclable est très étroite : on serre les fesses en l'empruntant, de peur de se prendre une portière. Là également, la présence de nombreux commerces est de nature à inciter les automobilistes indélicats à stationner en double-file sur la piste.
Plus récemment, l'élargissement des voitures (la gonflette à la mode SUV) et des vélos (cargos, bi- et triporteurs) suggèrent qu'il est temps d'élargir ces bandes de 30 bons centimètres.
Priorité 1 à cet élargissement. De plus, le marquage au sol est déjà bien effacé par endroits, c'est le moment d'en profiter, non ?

Enfin,
la rue de l'Engelbreit est une voie importante de desserte entre la route des Romains et le parc des Forges et, au-delà, Hautepierre et sa zone commerciale. Très rectiligne et dépourvue pour sa plus grande partie d'aménagements cyclables, elle incite à appuyer sur le champignon.
Priorité 2 : le collectif propose la suppression d'un côté de stationnement afin de permettre la création de bandes cyclables, temporaires mais ayant vocation à être pérennisées.
Le SticK mentionne également deux voiries à sécuriser dans le quartier, peut-être à plus long terme (priorité 3) :
Le pont de l'allée des Comtes au franchissement de l'A351 (Pont des Ducs), en direction de Cronenbourg qui impose une cohabitation piétons-cyclistes sur un espace à la fois étroit et physiquement contraint. L'emprunt de la piste n'est pas obligatoire mais cette longue ligne droite incite les automobilistes à la vitesse et toute tentative de passer sur la chaussée se solde généralement par une invective motorisée.
Une proposition de réaménagement a été faite par un adhérent de l'asso dans le cadre du budget participatif, qui pourra être étudiée dans ce processus, avec le coup de pouce politique qui va bien.
La rue Jean Mentelin et, au delà, la rue du
Grossroethig, qui dessert les jardins et le canal de la Bruche.
Cet axe cumule de plusieurs tares communes à tous les axes de desserte transversale du quartiers (Abbé Lemire et Schnokeloch vers la Montagne Verte et Allée des Comtes / rue des Ducs vers Cronenbourg) : circulation peu dense mais rapide, rétrécissement (2 passages sous voie ferrée), limitation à 30 ineffective, ainsi que des spécificités : nombreux virages aveugles, chaussée dégradée et très étroite, absence d'accotement, bordée d'arbres. Pourtant, la desserte du canal de la Bruche et du jardin du Muhlbach, ainsi que la proximité immédiate des jardins, rendent cette voie attractive pour les cyclistes et les piétons. Une voirie à réinventer à terme pour lui donner l'accessibilité aux modes doux qu'elle mérite.
Commentaires
Le Dimanche 3 mai 2020 21:12
Si vous pourriez réfléchir a des projets de véritables pistes cyclables entre Souffelweyersheim et la Place d'Haguenau ça serait sympa. La route de Brumath est très dangeureuse avec trop peu de voies et pistes cyclables !